Survint la tempête de décembre 1999, qui arracha la toiture et abattit une partie des murs. On peut comprendre que devant l’ampleur des dégâts, la Direction de l’établissement ait pris la décision de ne pas restaurer cet édifice, qui ne servait plus, ou en tous cas plus assez. Mais cela aurait au moins pu être fait proprement, dignement, en vidant et nettoyant méthodiquement le bâtiment. Aujourd’hui, il nous présente une vision désolante : livres et symboles religieux, vêtements du culte et autres accessoires jonchent un sol souillé. Les vitraux sont brisés et la sacristie, seule à être restée couverte, sert d’abri à des actes bien éloignées de sa dévolution originelle. Seuls rescapés du saccage : les restes de l’orgue récupérés pour être rénovés et intégrés dans l’instrument qui vient d’être construit pour l’église d’Ivry-la-Bataille. De nombreuses générations ont vécu une tranche de leur vie dans ce lieu de recueillement. Point n’est besoin de convictions religieuses pour dénoncer, en même temps qu’une atteinte au patrimoine, un véritable outrage à leur mémoire.
Regret pour la chapelle de l’Ecole des Roches
D’aucuns l’ignorent peut-être : il y a dans l’Eure, près de Verneuil-sur-Avre, une école de grand prestige, l’Ecole des Roches. Son renom n’est plus à faire, et dépasse depuis longtemps les frontières de l’hexagone, attirant également une « clientèle » internationale. Mais si nous en parlons aujourd’hui, c’est pour dénoncer un scandale qui ternit la réputation de cet établissement : l’état d’abandon de sa chapelle, œuvre du grand architecte vernoléen Maurice Storez. La présence d’une édifice religieux dans une école privée, même s’il y a plusieurs confessions, n’est pas surprenante, et témoigne d’une époque où la pratique du culte à l’école était courante. La France est depuis près d’un siècle laïque. De plus, comme dans bien d’autres pays, la pratique religieuse est allée diminuant ces dernières décennies, entraînant sans doute peu à peu l’abandon de la chapelle. D’anciens élèves s’en étaient émus, qui en 1997 avaient organisé une souscription pour la restauration de la toiture, comme en témoigne une plaque gravée encore visible.