Addendum du 21 mars 2018
Depuis la parution de cet article en 2009, la situation de l’abbaye n’a pas beaucoup évolué. Des premiers projets il ne reste rien ou presque. C’est maintenant l’Interco Normandie Sud Eure qui a pris le relais de la Communauté de Communes. Le projet de musée Vlaminck que beaucoup espèrent, mais qui reste très décrié par d’autres, ne semble pas vouloir voir le jour avant quelques années. Nous vous tiendrons au courant ce cette actualité… un jour …
Située au cœur historique de la ville de Verneuil-sur-Avre, l’abbaye Saint-Nicolas est un ensemble chargé d’histoire et de mémoire. Il suffit de s’intéresser à l’histoire de Verneuil.
Le départ des sœurs pour Valmont (76) pouvait laisser craindre le pire quant au devenir de cet ensemble. Chaque fois que nous le pouvions, tant auprès de l’Evêché que d’autres instances, l’AMSE mettait en avant la nécessité pour l’Eure de consacrer des locaux à la protection des textiles anciens, en particulier les tissus liturgiques et de Charité en déshérence dans de nombreuses églises.
L’Abbaye de Verneuil nous paraissait le lieu idéal pour abriter un tel espace, tout en respectant la vocation première de l’édifice, à l’instar de ce qui a été fait à Saint-Hilaire-du-Harcoüet (50) avec le pôle culturel du Couvent des Clarisses.
Lentement un projet a mûri, aujourd’hui la presse se fait l’écho de l’achat des locaux par la CCPV (Communauté de Communes du Pays de Verneuil), en partenariat avec la ville de Verneuil. Certes l’ensemble est immense, et il prévu de convertir une partie d’une aile en logement sociaux (sans toucher aux façades), le potager situé en contrebas serait utilisé pour accueillir une structure pour handicapés, avec probablement un autre accès.
Mais l’ensemble des bâtiments qui font la spécificité d’une abbaye resterait dans le domaine public, et nous pouvons remercier les élus, tous les partenaires qui ont suivi la sagesse et les préconisations de Monseigneur Nourrichard, évêque d’Evreux, soucieux de conserver aux lieux toute leur dignité. Nous ne pouvons imaginer aucune autre alternative relevant du domaine privé offrir cette véritable opportunité pour Verneuil et sa région.
Une ou plusieurs pièces pourraient devenir lieu d’accueil et de traitement de nos tissus anciens. D’autres pourraient abriter un centre de présentation et d’interprétation de l’histoire et du patrimoine de la frontière normande, expliquer la création de la ville de Verneuil, la dérivation de l’Iton, les « Fossés du Roi », la bataille de Verneuil et bien d’autres.
La chapelle, la crypte, le cloître, la salle capitulaire et autres réfectoire et salles diverses faisant autrefois partie de la clôture des sœurs, lieux fermés et inaccessibles pendant des siècles, deviendraient alors des lieux d’ouverture pour la culture au sens noble du mot. Toutes ces salles se prêteraient à merveille à l’accueil d’expositions temporaires, de colloques historiques et archéologiques.
Bien sûr tout reste encore à faire, et les difficultés ne manquent pas. Mais la bonne volonté est là, du côté de la CCPV, de la ville de Verneuil, du diocèse sous la houlette de Monseigneur Nourrichard, pour ce projet ambitieux autant que magnifique, qui préserverait en grande partie l’âme de l’abbaye Saint-Nicolas, conciliant de belle manière urbanisme et patrimoine, faisant de ce lieu le pôle incontournable pour Verneuil, « VERNEUIL, VILLE D’ART, D’HISTOIRE, DE PATRIMOINE ».