Monuments et Sites de l’Eure n° 110

Monuments et Sites de l’Eure n° 110

Le numĂ©ro 110, 2004 – Trimestre 1 est paru.

Cahier Jacques Charles n°6 – AnnĂ©e 2004
Immeubles et environnement protégés au titre de la législation sur les monuments historiques et sur les sites.

Sommaire :

– Introduction

– Liste des immeubles protĂ©gĂ©s au titre de la lĂ©gislation sur les monuments historiques et sur les sites

– Zones de protection du patrimoine architectural et paysager

– ComplĂ©ment Direction RĂ©gionale de l’environnement

 

Galerie de photos de l’ouvrage

2004 – VallĂ©e d’Eure, entre Pacy-sur-Eure et Louviers

2004 – VallĂ©e d’Eure, entre Pacy-sur-Eure et Louviers

Sommaire

Acquigny

* Eglise Sainte-CĂ©cile et son environnement

Autheuil-Authouillet

* Eglise Saint-AndrĂ© d’Authouillet

Cailly-sur-Eure

* Ferme fortifiée de Mailloc

Croix-Saint-Leufroy (la)

* Eglise Saint-Paul

* Site abbatial

* Manoir de la Boissaye

* Manoir de l’Abbaye

Heudreville-sur-Eure

* ChĂąteau

* Moulin

Houlbec-Cocherel

* Eglise Notre-Dame de Cocherel

Jouy-sur-Eure

* Eglise Saint-Pierre

Pinterville

* Eglise Sainte-Trinité

Galerie de photos de l’ouvrage

Monuments et Sites de l’Eure n° 109

Monuments et Sites de l’Eure n° 109

Le numĂ©ro 109, 2003 – Trimestre 4 est paru.

Arbres remarquables

* Sortie du 15 juillet 2003

Canton de Cormeilles

* Session cantonale du 11 octobre 2003

Canton de Saint-AndrĂ©-de-l’Eure

* Serez, le patrimoine sauvegardé

Canton de Saint-Georges-du-ViĂšvre

* Saint-Georges-du-Mesnil

La peinture religieuse Ă  Verneuil sous l’Ancien RĂ©gime : Ɠuvres choisies

* L’Assomption de la Vierge

ElĂ©ments d’histoire de l’art religieux du XIX° siĂšcle

* Le rituel de Mgr Salmon du ChĂątellier, Ă©vĂȘque d’ Evreux (1822-1841)

Les torchĂšres de Montfort

* Splendeurs des arts décoratifs du Grand SiÚcle

Galerie de photos de l’ouvrage

Le manoir de Limeux : l’agonie

Le manoir de Limeux : l’agonie

Vingt ans pour tomber en ruines. Agonie cruelle. Agonie pour diverses causes, entre autres manque de volonté coordonnée.

SituĂ© dans le canton de Breteuil, datant vraisemblablement des dĂ©buts du XVI° siĂšcle, c’est la seule construction en briques de ce type dans le canton. Il vit probablement ses derniers instants. Une Ă©tude diffusĂ©e par le syndicat d’initiative de Breteuil dans le milieu des annĂ©es 80 rĂ©alisĂ©e par Monsieur Bernard Lizot et remarquablement documentĂ©e, nous prĂ©sente cette grande bĂątisse Ă  usage agricole dans un Ă©tat encore convenable.

Le site est classĂ© depuis 1934. Sans vouloir nous lancer dans une polĂ©mique, il nous paraĂźt indispensable de faire connaĂźtre l’Ă©tat actuel, et de relayer certains bruits officiels annonçant que dans quelques jours se tiendra une rĂ©union avec les instances concernĂ©es qui pourrait dĂ©cider du  » DĂ©classement « . La suite est facilement imaginable hĂ©las. Il est important maintenant de conserver prĂ©cieusement les archives ; et si cela n’est pas fait de procĂ©der aux relevĂ©s et derniĂšres photos avant que…

Nous prĂ©sentons ci-dessous 3 photos qui montrent qu’entre 1920 et 1986, la bĂątisse n’Ă  guĂšre changĂ©, hormis quelques atteintes dans la couverture, entre 1986 et 2002, soit 16 ans aprĂšs le processus inĂ©luctable fait son Ɠuvre. Tout commentaire est superflu, car il reste peu d’espoir de sauver ce bĂątiment.

A moins que … Il n’est jamais trop tard, Ă  moins qu’il n’existe un autre projet… ? Pour qui ? Pour quoi ? 

Plaidoyer pour le Manoir de Coudray

Plaidoyer pour le Manoir de Coudray

Vous ĂȘtes un ami du patrimoine et mon cadre vous sĂ©duit… Si vous vous intĂ©ressez Ă  moi, si je puis vous faire confiance, alors bienvenue. Je suis le Manoir du Coudray. Mon Ăąge est respectable, je suis assez gravement malade, mais je sais que je peux guĂ©rir, je peux vivre et de nouveau accueillir la vie et donner du bonheur pour peu que l’on me soigne…
origine de ma maladie est simple et classique : de noble demeure, l’on a fait de moi une simple ferme. Et lentement, ne pouvant m’adapter au modernisme agricole, j’ai Ă©tĂ© un peu malmenĂ© et puis abandonnĂ©. 
Les contraintes de la vie moderne ne permettent pas Ă  mes maĂźtres, qui exploitent la terre, de consacrer du temps et des moyens pour s’occuper de moi. Cependant ils ne veulent pas me voir dĂ©truire ou mutiler pour des ambitions ou des projets qui seraient pour moi une dĂ©chĂ©ance. Mes maĂźtres me respectent, mais le temps fait son oeuvre! J’ai vu le jour au tout dĂ©but du XVII° siĂšcle, Ă©difiĂ© par la famille du Coudray, Ă©tablie Ă  Conches depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations. C’est probablement Jacques du Coudray, qui m’a donnĂ© son nom ; c’est sans doute son pĂšre qui a donnĂ© le vitrail du « triomphe de la Vierge » Ă  l’Ă©glise Sainte Foy.

A l’origine j’Ă©tais sur la paroisse du Vieux-Conches, rĂ©unie Ă  Conches en 1791. Sur ma terre se trouvaient les forges des Vauxgoins, la terre de Blanche-Maison dite BaliviĂšre oĂč se trouve un manoir Ă  pans de bois aujourd’hui restaurĂ©. Les maĂźtres de forges rĂ©sidaient au Vieux-Conches mais jamais au Coudray

Vers 1655 je fus saisi, vendu et passai entre plusieurs mains, pour Ă©choir un siĂšcle plus tard Ă  Messire Jean-Jacques Livet de Saint-Mars (depuis on m’appelle aussi Manoir de Saint-Mars). La ferme fut alors rĂ©unie au vaste domaine foncier des Forges du Vieux-Conches.

Au XVII° j’Ă©tais pour les grandes familles une « Maison des champs », parfois qualifiĂ©e de ferme ou de mĂ©tairie. Mais au XVIII° mes propriĂ©taire avaient prĂ©tention de respectabilitĂ© et m’appelaient ChĂąteau, et j’ai connu de grandes heures lors d’un baptĂȘme en 1751 dans ma chapelle, en prĂ©sence d’un Pottier de Gesvres, Duc de Tresmes pour parrain et d’une Montmorency-Luxembourg, princesse de Tingry pour marraine.

Comme il est courant Ă  l’Ă©poque, je suis intĂ©grĂ© Ă  un vaste ensemble quadrangulaire fermĂ© de murailles et flanquĂ© dans chaque angle de remarquables tours carrĂ©es, trĂšs soignĂ©es, avec ce bel appareil de briques losangĂ© de noir. HĂ©las il ne reste aujourd’hui que trois de mes tours ; l’une d’elle abritait la chapelle : elle a Ă©tĂ© dĂ©truite. 

Vous pouvez le constater, j’ai conservĂ© mon environnement champĂȘtre immĂ©diat. Il est ma parure et j’ai bon espoir de pouvoir le conserver avec mon authenticitĂ©, si je passe un jour dans de nouvelles mains.
Ma construction est soignĂ©e et saine. Vous avez lĂ  le corps de logis, belle bĂątisse en briques dĂ©corĂ©e de briques vernissĂ©es noires que l’on retrouve souvent dans les constructions XVIe et XVIIe.
Il faut remarquer la qualitĂ© des cheminĂ©es et la dĂ©coration. On a utilisĂ©, en plus de la brique, des pierres pour les chaĂźnages d’angles, les clĂ©s de voĂ»te des ouvertures, le cordon infĂ©rieur ; on trouve aussi quelques blocs de grĂšs. Je repose sur une cave semi enterrĂ©e.

Bien sĂ»r, vous le constatez, une insidieuse gangrĂšne s’est installĂ©e, mais rien n’est encore perdu
.la vie peut revenir.

J’ai confiance, aidez moi !

Addendum du 27 mars 2018

Le logis a été détruit en 2012.